Vue latérale de l'église Saint-Bertin
Sint-Bertinuskerk (Poperinge)

Le mercredi 12 juin 1918, Mle Wauthier, en résidence à Ginestet près Largentière, en Ardèche, adresse une carte postale à M. Vandenbossche, mobilisé de l'armée belge.

Elle s'inquiète de la non-réponse à un précédent courrier du 26 mai. 17 jours de délai, en cette période troublée, n'avait pourtant rien d'alarmant.

Mle Wauthier porte la mention "FM" (Franchise Militaire) dans le coin supérieur droit de la carte afin de justifier l'absence d'affranchissement.

Elle indique l'adresse militaire codée du destinataire et ajoute "via Calais" car elle savait que tout le courrier à destination des mobilisés belges y était acheminé, Calais étant le siège du bureau postal centralisateur de l'Armée belge.

Mais Mle Wauthier a dû commettre une erreur dans la transcription codée de l'adresse et le bureau centralisateur n'a pu acheminer à bon port la carte.

Il y appose dès lors une griffe bilingue de retour à l'expéditeur et une autre libellée comme suit "ADRESSE VICIEUSE / SLECHT ADRES".

Bien sûr ce libellé prête à sourire. Et pourtant "vicieuse" ici, signifie "qui comporte un vice, défectueux". Il ne s'agit donc de rien d'autre qu'une adresse erronée.
Le côté vue de la carte montre le confessionnal de l'église St Bertin de Poperinghe. Et là, à n'en pas douter, ce ne sont pas les cartes mais plutôt les paroissiennes vicieuses qui y sont passées.

Jacques Wils